
Les Comores, c’est trois îles : la Grande Comore, Mohéli et Anjouan, avec leurs capitales respectives en «i» : Moroni, Fomboni, Ouani. Le tourisme y est clairsemé. Quend j’y ai débarqué, j’étais le seul touriste à l’aéroport. En 2004, Anjouan faisait alors sécession, avec son «dictateur» Mohammed Bacar. Mais les Comores, ce n’est pas le Moyen-Orient. Aux Comores, comme souvent en Afrique, on rigole et on palabre. En palabres, les Comoriens sont des maîtres.
Les hommes se parent pour aller à la mosquée. La confection des Kuf brodés de fils d’or prennent des mois aux femmes assignées à cette tâche. Ces coiffes permettront à ceux qui ont été à la Mecque d’être reconnus et de pérorer ; c’est à qui aura la plus belle.
La Grande Comore se dessine autour de son volcan. La mer y est superbe de transparence dans ses baies rocheuses, son sable fn, ses ciels lumineux. Ses villages de pierre anciennes respirent l’éternité… Oui mais… les ordures traînent à tous vents. La mer renvoie des tonnes de déchets plastiques. Dans la capitale même, on fait ses besoins autour du port. Ce n’est le souci de personne. Il n’y a pas de travail, donc logiquement, personne ne travaille. Il ne se passe pas grand chose aux Comores. Les îles sont parsemées de maisons sans toitures, des chicots inutiles financés sans perspective claire par les Comoriens expatriés. Les seuls repères sont les mosquées.
Mohéli, la plus modeste des îles, est hors du temps : on y construit des bateaux qui sont de fantastiques bricolages métalliques, une seule route fait le tour de l’île, les chauve-souris y sont tentaculaires dans des arbres immenses.
Iles presque inutiles et pourtant uniques… Belles, bavardes et vaines, voilà la synthèse qu’on serait tenté de faire des Comores quand on n’y passe qu’une semaine.